Kaysersberg, cité fortifiée et ville natale d’Albert Schweitzer

Kaysersberg, cité fortifiée et ville natale d’Albert Schweitzer

Kaysersberg sur la Route des Vins d’Alsace et sur le Chemin de St-Jacques de Compostelle

Située à 15 km au nord-ouest de Colmar, Kaysersberg dispose de nombreux attraits et nous offre des paysages aux couleurs chatoyants.

Pour s’y rendre pour la première fois, il est intéressant d’emprunter la Route des Vins, car nous pouvons admirer au passage Sigolsheim et Kientzheim avec lesquelles Kaysersberg forment une seule commune, Kaysersberg-Vignoble, depuis 2016. Le vignoble et des enseignes de caves mettent en joie.

Les paysages de Kaysersberg se dévoilent à nous petit à petit sur la route. A l’arrière-plan, les Vosges créent des lignes ondulées avec des reliefs arrondis.

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Les vestiges du château avec son donjon, se dressent pour témoigner plusieurs périodes de l’histoire de la ville.

Ensuite, notre regard est naturellement attiré par la tour-clocher de l’église, qui est surmontée d’un dôme en cuivre patiné de vert-de-gris.

Kaysersberg a un autre visage, celui d’une des 12 étapes alsaciennes du Chemin de St-Jacques de Compostelle. En Alsace, l’itinéraire s’étend du nord au sud pour se diriger à Belfort.

Kaysersberg, la montagne de l’empereur

Kaysersberg signifie « la montagne de l’empereur ». Ce nom rappelle l’origine de la ville qui est mentionnée pour la première fois en 1227. A cette époque, Henri VII (aussi appelé Henri II de Souabe), fils aîné de Frédéric II de Hohenstaufen (empereur du Saint-Empire romain germanique) racheta le château, construit par un bailli impérial, ainsi que sa terre car elle ne lui appartenait pas et il fallait régulariser la situation. Ce château étant situé sur un point stratégique, il avait pour but de contrôler le passage dans cette vallée entre l’Alsace et la Lorraine. La localité de Kaysersberg a aussitôt été fortifiée avec des remparts.

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L’ascension de Kaysersberg dans la scène régionale était rapide.

En 1293, elle a été érigée au rang de ville par Adolphe de Nassau (empereur du Saint-Empire romain germanique).

En 1354, elle devint membre de la Décapole, ligue militaire et financière des dix villes libres du Sainte-Empire.

La ville s’agrandit progressivement vers le sud-ouest, puis vers l’est et l’ouest…

Les activités économiques étaient essentiellement le négoce, l’artisanat et les vins.

Comme la plupart des villes alsaciennes, Kaysersberg souffrit pendant la Guerre de Trente Ans (1618-1648). La suite de son histoire, de la période du Royaume de France jusqu’à nos jours, suit les grandes étapes de l’histoire de l’Alsace.

Château dit Schlossberg (Château de Kaysersberg)

Le château a reçu plusieurs modifications depuis la première construction et a traversé plusieurs périodes de guerres et conflits, il est finalement devenu inhabitable à la fin de la Guerre de Trente Ans. Suite à la Révolution, il a été vendu comme bien national.

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Aujourd’hui, le château est ouvert au public. Il est accessible depuis le centre-ville. L’observatoire installé sur le donjon nous permet d’admirer la ville de haut.

Ville natale d’Albert Schweitzer

Le Docteur Albert Schweitzer est né à Kaysersberg en 1875 et mort en 1965 à Lambaréné (Gabon). On peut découvrir sa maison natale avec le musée dédié à ce théologien, philosophe, musicien et médecin, qui ont obtenu le prix Nobel de la paix en 1952.

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La famille d’Albert Schweitzer s’est installée à Gunsbach (Haut-Rhin), six mois après sa naissance. La maison qu’il y a fait construire en 1928 dans ce village est devenue son musée sous le nom de la Maison Albert Schweitzer.

Le Club Vosgien a créé un itinéraire de randonnée reliant Kaysersberg et Gunsbach.

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La maison et le musée à Kaysersberg sont en travaux depuis septembre 2019. A se renseigner sur sa réouverture.

Flâner au centre-ville riche de patrimoine architectural

Ancienne cité fortifiée, on peut découvrir plusieurs tours qui sont bien conservées (XVème siècle). En plus, Kaysersberg possède un ouvrage d’art original : un pont fortifié datant de 1514.

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La Weiss, rivière qui traverse la ville contribue au charme des paysages tant par ses formes que par sa luminosité variable, avec le murmure de l’eau.

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De nombreuses maisons à colombages sont agrémentées de différents types de décors : poteaux en bois sculptés, des piliers torsadés, formes complexes de colombages, des peintures religieuses ou profanes…

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Divers ornements sont également visibles sur des éléments architecturaux : l’oriel, la galerie à balustrade, l’encadrement de fenêtre…

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Eglise de la Sainte-Croix et Fontaine de l’Empereur Constantin

L’église de la Sainte-Croix fait partie des sites qui constituent la Route romane d’Alsace.

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A l’origine, elle était dédiée à la Vierge et la construction des parties les plus anciennes remonte au XIIIème siècle au moment de la fondation de la ville. Le tympan datant de cette époque représente le Couronnement de la Vierge.

Au cours des siècle, l’église a été élargie et modifiée.

La tour-clocher a été rehaussée et surmontée d’un dôme carré au XIXème siècle.

A l’intérieur, une poutre de gloire de grande dimension (XVème siècle) nous accueille. La statue du Christ mesure plus de 4 m de haut. La Vierge et saint Jean l’accompagnent.

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Le chœur abrite un retable (1518) gigantesque, magnifiquement sculptés, peint en polychrome et doré.

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La statue de sainte Hélène a été installée dans la niche du pignon de l’église au XIXème siècle. Devant l’église, il y a la fontaine de Constantin Ier datant du XVIème siècle.

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La tradition dit que sainte Hélène, mère de Constantin Ier aurait découvert la Croix du Christ lors de son pèlerinage à Jérusalem, au IVème siècle. Constantin Ier qui a fondé Constantinople est considéré comme le premier empereur romain chrétien.

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Les statues de ces deux personnages portent une grande croix.

Hôtel de ville

Construit en 1604 pour abriter un centre administratif et judiciaire, l’édifice de l’hôtel de ville est doté d’un oriel et d’une tourelle d’escalier.

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La fresque d’un mur de la cour représente la scène où Adolphe de Nassau accorde à Kaysersberg le titre de ville impériale en 1293.

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Musée historique de Kaysersberg

Le musée est installé dans une des maisons à pignons jumelées, construites en 1521 pour un riche propriétaire de mines d’argent.

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Il expose une Vierge ouvrante de 1380, une statue très rare dans son genre, car il paraît qu’il ne reste plus qu’une quarantaine dans le monde.

Statue de Jean Geiler de Kaysersberg

La statue de Jean Geiler (1445/1446-1510) qui est installée sur la place du même nom nous rappelle qu’il a passé son enfance dans cette ville.

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Célèbre prédicateur à la cathédrale de Strasbourg, Jean Geiler est considéré comme précurseur de la Réforme. Ce qui est plus familier pour nous à propos de ce personnage à Strasbourg, c’est sans doute la chaire de la cathédrale qui a été réalisée pour lui et surtout le petit chien sculpté sur l’escalier de cette chaire. La tradition dit qu’il a pour modèle le chien qui accompagnait Jean Geiler. A découvrir, si vous visitez la cathédrale de Strasbourg.

Traces de guerres

Sur un mur de l’église de la Sainte-Croix, on trouve un monument à la mémoire des victimes des 3 guerres : guerre franco-allemande de 1870-1871, la Première Guerre mondiale, et la Seconde Guerre mondiale.

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A côté de ce monument, est installée une plaque indiquant que la ville a été libérée le 18 décembre 1944 avec l’aide des soldats de la 3ème Division d’Infanterie de l’armée U.S.

Derrière l’église de la Sainte-Croix, il y a un cimetière militaire où reposent 18 soldats tombés dans des combats de 1940-1944 et le monument commémoratif du CC 5 (CC = Combat command). 205 noms sont inscrits sur ce monument.

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Devant un angle de la tour carrée d’enceinte dite Kesslerturm (XIIIème-XVème siècle), est hissé un drapeau tricolore. Une plaque installée sur un côté de la tour commémore les 79 déportés-internés en rappelant le sort cruel des manifestations de contestation à l’incorporation de force à l’armée allemande en février 1943.

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20 réfractaires ont été arrêtés et enfermés dans cette tour avant d’être transférés au camp de sûreté de Schirmeck, puis être conduits vers un destin tragique.

Un manifestant, Henri Jaegle, a été arrêté et fusillé au camp concentration de Natzweiler-Struthof.

Une place porte le nom de Place des Malgré-nous. Une stèle à la mémoire des Malgré-nous précise que 130 000 jeunes hommes alsaciens et mosellans ont été incorporés de force dans l’armée allemande.

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Village préféré des Français 2017

Elu « Le Village Préféré des Français 2017 », la plaque est installée près du pont fortifié.

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Cette plaque qu’on voit aujourd’hui est la deuxième génération. Pourquoi ? Décernée par l'émission de France 2, la première a été la victime du vol à peine quelques semaines après l’inauguration.  L’émission lui a offert une nouvelle.

Accès à Kaysersberg

  • Autocars (Compagnie Kunegel)
  • En taxi depuis la gare de Colmar
  • Autres moyens qui vous conviennent…


Sources :

Chemin-compostelle.eu

Fortification d'agglomération

Brochure - la Vallée de Kaysersberg (Office de tourisme)

TRENDEL Guy, « Villes fortifiées et Châteaux de plaine », I.D. Edition

Château dit Schlossberg et enceinte

Château fort

Le château de Kaysersberg

Kaysersberg Vignoble

Maison Albert Schweitzer

Église paroissiale Sainte-Marie puis de l'Invention-de-la-Sainte-Croix

Retable sculpté et Poutre de Gloire... à Kaysersberg

Hôtel de ville

Musée historique de Kaysersberg

Les monuments aux morts

Fondation pour la Mémoire de la déportation – Les arrivées de janvier à mars 1943

Dictionnaire biographique Fusillés, Guillotinés, Exécutés, Massacrés 1940-1944

AERIA - Mémoires de guerre